En 1996, les Sex Pistols remontent sur scène pour une ultime tournée mondiale à but exclusivement lucratif. Ce que montrent Arnaud Viviant et Frédéric Lecomte, vingt ans plus tard et comme disséquant une évidence, c’est que la contestation ne survit pas à la récupération /…/. Tout au plus reste-t-il aujourd’hui des années No future quelques réminiscences tragi-comiques, alors que le « do it yourself » des punks s’est rapidement transformé en un individualisme sans prolongement politique. « L’anarchie, oui, résume Johnny Rotten, dans la mesure où je fais ce que je veux. Je refuse que les politiciens me disent ce que j’ai à faire ». Un peu plus loin dans le reportage, on finit de s’étouffer, en croisant le chemin d’un anonyme qui explique que, chez lui, on est punk de père en fils, et que, « là-bas, c’est le petit dernier de la famille ». Punk, comme on devient bidasse, par la magie de la reproduction sociale. Une autre Kro, fiston ?